La poétesse marocaine, Ikram Abadi |
" LA POESIE S'ADRESSE A L'ELITE "
Votre poésie est très appréciée au Maroc, elle parle de quoi ?
Je m’interroge sur les questions existentielles qui nous entourent. Je parle de vie, de mort, de romance, de beauté…certains nous accusent de délaisser les affaires politiques…je leur dis simplement que chacun écrit ce qu’il veut, et de la manière dont ça l’inspire, car la poésie évoque la beauté, interroge la sensualité, les mots… c’est ça ma poésie.
Par apport au roman, la poésie semble avoir peu de lecteurs, pourquoi selon vous?
La poésie est une question d’élites et du coup, ça s’adresse à une élite, quand elle atteint la rue, son niveau tend à baisser. Donc pour moi, il faut que la poésie se limite à une certaine élite d’un niveau littéraire élevé. Chose qui dure depuis la nuit des temps, la poésie s’est toujours adressée à l’élite du peuple. Ce dernier s’y intéresse que s’il y trouve une affaire qui le concerne comme quand on parle de la Palestine. Pour les romanciers par exemple, ils racontent des histoires qui attirent le peuple mais qui ne leur parlent pas forcement, et c’est triste, car ils cherchent à vendre avant tout…et ça laisse une marge étroite pour la création…
Parlez nous de votre participation au Salon du livre d'Alger?
Je suis surprise par la grande influence du public algérien. Et du coup, je suis étonné d’entendre que les algériens ne lisent pas ! Après il faut se poser les bonnes questions, sur la raison de leur déplacement à ce salon. Lisent-ils vraiment, que lisent-ils, des livres de cuisines, des livres sur la religion, des livres de jeunesse… ou viennent-ils juste pour se balader ? Cela dit je ne pense pas que la poésie est en reste.
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