L'universitaire égyptien Nabil Abdelfattah au SILA |
L'ELITE INTELLECTUELLE PROTEGE LA SOCIETE
Le stand de l'Egypte, invité d'honneur du 21ème SILA, a abrité jeudi une conférence intitulée “La culture égyptienne face aux défis” animée par Nabil Abdelfattah, universitaire et chercheur spécialisé dans mouvements radicaux au centre El Ahram des études politiques et géostratégiques au Caire. Il est revenu sur le rôle joué par les intellectuels face à la montée du fanatisme dans le monde arabe en général, en Egypte en particulier. Il a expliqué que la violence et la xénophobie sont le fruit d'une culture de haine “qui se nourrit de l'ignorance et du manque de communication avec l'autre”. Nabil Abdelfattah a rendu hommage aux martyrs du savoir qui ont péri sous les balles de la barbarie aveugle dont des journalistes et des artistes. Selon lui, l’élite égyptienne a été menacée pendant des périodes troubles. Il a cité l'exemple de l’écrivain universel Nadjib Mahfoud, victime d'une tentative d'assassinat. Proposant des espaces de débats entre les intellectuels et des représentants de la pensée fanatique, l'Organisation générale du livre en Egypte a joué, elle aussi , un rôle capital pour stopper l'évolution des idées radicales. Le chercheur a évoqué la composante triangulaire de l'Etat égyptien moderne : institution militaire, administration et élite intellectuelle. Cette dernière est considérée, selon lui, comme une digue de protection de la société égyptienne contre la montée de l'extrémisme qui, depuis la Révolution du 25 janvier 2011, prend, selon lui, des proportions alarmantes. Nabil Abdelfattah a rappelé que la musique, le théâtre et le cinéma ont contribué au combat contre le radicalisme religieux auquel s'ajoute le sarcasme quotidien des égyptiens, devenu un outil d'auto-défense contre toutes les dérives. “La conscience politique du citoyen égyptien et la valeur sacrée de l'Etat sont aussi une composante de la culture égyptienne. Cela permet de consolider le lien entre le citoyen et les ses institutions dont la constitution”, a-t-il estimé.
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